Le suicide au féminin dans Paradis, clef en main de Nelly Arcan et dans The Virgin Suicides de Sofia Coppola




La littérature, des modèles antiques au roman moderne du XXe siècle, offre de nombreux suicides féminins. Les modèles antiques considéraient la mort d’un personnage comme un élément de l’intrigue, ce qui faisait avancer le récit. Aujourd’hui, le lecteur est invité à évoluer avec le personnage qui offre au lecteur une réflexion plus poussée sur son cheminement[1]. Parfois, l’acte suicidaire peut être une échappatoire à une vie répressive ou encore être la seule solution à certains problèmes[2]. Les auteures et réalisatrices apportent une nouvelle vision du suicide, parfois trop polie pour la situation[3], comme dans l’œuvre littéraire de Nelly Arcan, Paradis, clef en main[4] et dans l’œuvre cinématographique de Sofia Coppola, The Virgin Suicides[5]. Ainsi, le suicide au féminin est exploité comme thème dans ces deux œuvres. Nelly Arcan, en lice pour les prix Médicis et Fémina, en 2001 pour Putain, signe Paradis, clef en main, publié en 2009, qui met en scène Antoinette Beauchamp. Cette jeune femme a déjà tenté de se suicider à l’âge de quatorze ans, mais refait un essai avec la société Paradis, clef en main, 15 ans plus tard. Après un échec cuisant, Antoinette est paraplégique et tente d’évoluer dans cette cage corporelle. Sofia Coppola, gagnante de l’oscar du meilleur scénario en 2003 pour son film Lost in Translation, présente les cinq sœurs Lisbon, aux prises avec le mal de vivre dans The Virgin Suicides, sorti en salle en 1999. Ce film, considéré comme miraculeux par la critique[6], développe la vision de chacune des adolescentes face à leur destin tragique, soit leur suicide, dans les années 70. Cette analyse comparera d’abord les relations conflictuelles des filles avec leurs mères. Ensuite, nous étudierons la recherche de la liberté et le mal de vivre qui rongent les personnages et finalement les préjugés de la société face aux gestes posés par les femmes des deux œuvres.

Les relations conflictuelles entre la mère et la fille

Source: Agence QMI
Dans Paradis, clef en main, la mère est considérée comme responsable du mal qui ronge sa fille, Antoinette. Ces deux personnages forment une antithèse. Micheline Beauchamp est une femme d’affaire ambitieuse, caractérisée par la détermination et la réussite, tandis que sa fille est une icône de l’échec[7]. Une incompréhension s’installe entre les deux; de la part de la mère face à la douleur de sa fille et de la part de la fille face à la réussite flagrante de sa mère. Pourtant, elles présentent des similitudes caractérielles, comme une mère et sa fille normalement. En effet, à cause de la surprotection de la mère, la fille ressent un manque d’amour venant de sa mère. Ce manque d’amour réciproque fait de la mère une source d’aliénation pour sa fille, ce qui amène le non-épanouissement de la fille, rendue adulte.[8] Le manque de communication avec sa fille reste la cause de la maladie de Micheline. En effet, Micheline tombe malade, mais ne le dit pas à sa fille, qui refuse encore catégoriquement toute aide. Antoinette explique à sa mère la cause de la mort de son oncle et de son grand-père et lui dit sèchement ceci :
Il y a trop de morts ou de morts-vivants autour de ma mère pour qu’il n’y ait pas de lien entre elle et eux, entre son adéquation de poisson dans l’eau, sa perfection comme dans son salon, entre son indéfectibilité et le mal de vivre des autres. La comparaison est trop cruelle. Son agilité est trop lourde. Mais elle se reprend vite : […] C’est moi qui ai besoin de ton aide pour t’aider toi. C’est toi la malade de mère, la première métastase, c’est toi le cancer. Même ton père n’a pas pu se protéger contre ta propagation mortelle. Il s’est explosé la cervelle![9]
Dans cette phrase agressive, les mots employés pour exprimer la douleur d’Antoinette face à sa mère font partis du champ lexical du cancer, comme «morts», «malade», «cancer», «métastase», «propagation mortelle». Cette métaphore du cancer vient amplifier le sentiment de douleur qui envahi Antoinette envers sa mère. Ainsi, Antoinette ressent le besoin d’attaquer sa mère en s’appuyant sur la douleur que cause le cancer, en utilisant comme aspect le fait qu’un cancer est une maladie qui est attachée à l’organisme, comme l’est Micheline à sa fille. Chaque mot est pesé et vient directement déstabiliser la mère qui écoute sa fille : «Ma mère me fustige du regard, je vois le diable dans ses yeux […] Ma mère me frappe, sa puissante claque m’atteint au visage et ma tête percute le mur derrière moi.» (p. 25.) Cette soudaine fureur est une réaction impulsive inconnue chez Micheline. Elle finit par manquer de calme devant sa fille impossible à vivre et prouve qu’elle aussi peut parfois ressentir de la fureur. De plus, Micheline Beauchamp impose un mode de vie à sa fille. Elle lui demande de se battre pour survivre au lieu de rester à se morfondre sur sa condition dans son lit. Antoinette se sent donc projetée dans une émotion qu’elle ne veut pas ressentir, soit celui du courage de se battre. Ainsi, une cage se forme autour d’elle : « l’amour dont seule une mère est capable : le don de soi, jusqu’à imposer la vie, la rendre obligatoire, jusqu’à forcer chez ses enfants la marche à suivre pour exister, en dépit de tout.» (p. 214.) Effectivement, Micheline vient chaque jour pour nourrir sa fille et chercher à trouver une solution aux problèmes d’Antoinette. Micheline tente de tout faire pour que sa fille se sente confortable dans sa nouvelle situation de paraplégique, mais Antoinette ne veut recevoir aucune aide de sa mère. Ainsi, la mère est en opposition avec sa fille, qui affirme que sa mère n’est pas son modèle à suivre dans la vie, puisqu’Antoinette cherche à être différente d’elle.


Source: Abaca
Dans The Virgin Suicides, la principale cause des suicides des cinq filles est la même pour chacune d’entre elles, soit la relation conflictuelle entre la mère et ses filles. La mère prouve une parfaite dévotion à des valeurs conservatrices, basées sur la religion. Elle emprisonne donc ses cinq filles dans une idéologie surprotectrice. Les cinq sœurs représentent une critique de cette société conservatrice des années 50, prohibée par leur mère. Dans les années 50, la croyance et la pratique religieuse s’imposaient massivement. C’était aussi la période où les parents demandaient une éducation religieuse pour leurs enfants. Dans les années 70, soit l’époque des sœurs Lisbon, un changement massif dans la société perpétue au déclin de la religion. Ce changement amène des changements de valeurs. Ainsi, un conflit entre génération, par rapport aux valeurs, s’est développé. [10]

Un conflit intergénérationnel s’est développé entre les sœurs Lisbon et leur mère. Dans le film, cet aspect est représenté par les crucifix qui décorent les murs et des scènes où la mère oblige ses filles à prier avec elle. Les filles sont malheureuses d’exécuter cette cérémonie, considérée pour elles comme «vieux jeu». Leurs expressions démontrent un dégoût envers ces croyances traditionalistes. L’aspect traditionaliste qui déclenche le trouble psychologique des filles est représenté par le soir du bal. Un jeune homme, Trip Fontaine, invite Lux Lisbon au bal. Il est plutôt difficile de convaincre sa mère de finalement laisser aller ses quatre filles. Pourtant, elle finit par accepter, à certaines conditions : renter avant onze heures, être prudent en voiture, etc. Plus tard, trois d’entre elles rentrent à l’heure, sauf Lux. Elle ne rentre pas de la nuit. Le lendemain, Lux revient à la maison et ses parents l’attendent. Sa mère emprisonne alors ses quatre filles et force Lux à brûler ses disques de musique, jugés provocateurs, destructeurs de l’âme ou encore possédés du démon, comme Kiss et Aerosmith, deux groupes populaires des années 70, critiqués par la religion. À cause du manque de contact avec les gens, les quatre sœurs appellent leurs voisins, tous amoureux d’elles, et ceux-ci font jouer des chansons qui illustrent la situation dans laquelle les sœurs se trouvent, comme la chanson «Alone Again (Naturally)» de Gilbert O’Sullivan. Cette douce mélodie, empreinte de mélancolie, raconte une triste histoire composée de pensées suicidaires, de religion et de deuil.[11]
Leaving me to doubt
Talk about, God in His mercy
Oh, if he really does exist
Why did he desert me
In my hour of need
I truly am indeed
Alone again, naturally
[12]


Gilbert O'Sullivan
Ces quelques paroles prouvent l’importance du choix des chansons, par la réalisatrice. En effet, le jeune homme demande à Dieu pourquoi l’a-t’il laissé tomber dans le doute. De plus, il remet en question la présence de Dieu et amène le protagoniste à affirmer qu’il est encore seul avec ses problèmes. Ceci revient à expliquer en général la situation dans laquelle les sœurs Lisbon se retrouvent. L’enfermement dans lequel elles ne peuvent s’échapper est un danger pour elles, puisqu’elles ne peuvent pas aller chercher l’aide dont elles auraient besoin. Leur mère ne veut rien voir de leurs problèmes psychologiques graves et les laisse dépérir dans leur chambre. Le seul contact avec l’extérieur est des catalogues de mode et d’endroits exotiques, qu’elles faisaient venir et qui leur permettaient de voyager tout en étant prisonnières. Elles tentent d’expliquer à leur mère leur sentiment vis-à-vis de cette cage instaurée, mais celle-ci ne fait que leur répondre : «Vous êtes en sécurité, ici.»[13] C’est ainsi que, une à la suite des autres, elles se donnent la mort. Donc, la mère est symbole d’autorité, mais ses filles la confrontent en se libérant de cet enfermement contrôlé.


Les personnages des deux œuvres, soit Antoinette Beauchamp et les sœurs Lisbon, se rejoignent sur un aspect : leur relation avec leur mère. Toutefois, les deux situations sont différentes, même si les deux relations sont conflictuelles. Antoinette effectue un cheminement plus important que les sœurs Lisbon face à la mort. Antoinette se réconcilie avec la vie, en passant par une réconciliation avec sa mère, désormais mourante :
Ma mère me regarde, j’ai mal pour elle. d’une certaine manière, je la trouve plus belle ainsi. C’est cruel à dire, c’est facile d’aimer les malades. […]
-          Si tu veux m’aider, tu sais ce que tu dois faire.
-          Oui, je sais.
Ma mère va bientôt mourir et moi, j’ai envie de vivre. C’est un cadeau que je lui fais. (p. 189.)
Antoinette est maintenant contente de pouvoir enfin aider sa mère et lui faire plaisir. C’est en fait un travail de réconciliation avec elle-même qu’Antoinette effectue en racontant son histoire, ce qui la ramène à aimer la vie. Au contraire, les sœurs Lisbon sont contraintes d’écouter et de respecter les valeurs socioculturelles de leur mère, qui ne leur laisse aucune chance de s’épanouir comme adolescentes. Leurs suicides représentent une critique de cette société conservatrice prônée par leur mère. Elles essaient de s’échapper d’un cloisonnement imposé par l’autorité qui les empêche de vivre en société. C’est en effet ce qui les poussera à agir. Ainsi, les sœurs Lisbon ne font aucun progrès dans leur cheminement, tandis qu’Antoinette constate que la vie vaut la peine d’être vécue. Les idées conservatrices de Mrs. Lisbon sont la perte des sœurs Lisbon et la détermination de Micheline Beauchamp, qui souhaite sauver sa fille, est la victoire d’Antoinette, qui cherche cette confrontation avec sa mère. 


Le désir de liberté

La liberté est la possibilité d’agir, de penser, de s’exprimer selon ses propres choix.[14] L’accessibilité à la mort est la liberté que se donnent les personnages principaux des deux œuvres. La liberté est, pour Antoinette Beauchamp, le désir de disparaître, soit de tout lâcher au lieu de faire face à la vie. Les sœurs Lisbon, elles, voient la liberté comme une échappatoire aux valeurs conservatrices dont elles ne veulent pas faire partie. 

Éditions Coups de têtes (2009)
Dans Paradis, clef en main, Antoinette voit la liberté comme une délivrance de sa cage corporelle. Le seul obstacle rencontré à travers les tentatives de suicide était son corps. C’est en fait une prison pour elle. Il est le seul lien qui la rattache à la vie, vu son état. Maintenant paraplégique, elle ne ressent rien, donc habite un corps inerte sans sensations: «Au lieu d’être morte, je suis paraplégique : la différence n’est pas très claire. Vorace du haut, aphone du bas. Un esprit malsain dans une demi-portion. Une tête de femme folle dans une moitié d’homme.» (p. 32.) Elle explique ce qu’elle ressent depuis qu’elle a essayé de mourir. Elle ne ressent plus rien du bas, mais sa tête est encore en état de fonctionner, contrairement à ce qui aurait dû arriver. En effet, chaque suicidaire qui fait affaire avec la compagnie de monsieur Paradis décide lui-même de la façon dont il va mourir. Antoinette avait choisi de se faire guillotiner comme Marie-Antoinette d’Autriche, dauphine de France et guillotinée en 1793 : «De suicidaire, j’étais passée à condamnée à mort. Je voyais les gens et les choses pour la dernière fois […] Je tentais de regarder un film, je voyais ma tête tomber. Je voulais lire un roman, je lisais ma tête sur le plancher, séparée de mon corps, les yeux ouverts qui me regardaient dans les yeux, accusateurs. J’allais marcher dehors, […] et je marchais vers l’échafaud.» (p. 192-193.) Elle a elle-même choisi comment mourir, mais elle n’approuve plus son choix, puisqu’elle voit sa mort partout. Durant l’exécution, la guillotine rebondit sur sa tête, ce qui casse des vertèbres, mais sans la couper. Donc, elle s’est elle-même mise dans ce corps inerte, sans sensations, comme un pantin, sans contrôle sur ses mouvements. La liberté est alors perdue, contrairement à ce qu’elle croyait pouvoir gagner. 

La liberté est aussi un sentiment qui mélange le mal de vivre et la compréhension du monde. Le mal de vivre est un mal à l’âme, un manque de volonté de vivre persistant chez une personne. Elle juge parfois que sa vie, comme sa mort, lui appartient. Elle n’en peut plus de souffrir intérieurement et trouve une solution à son problème, la mort. La mort peut être perçue comme une source de réconfort. Pour la femme, dans la littérature, le suicide est la provocation ultime, le geste d’affirmation de soi dans une société, qui nie le libre-arbitre féminin. Ainsi, la femme se doit de tenir tête aux préjugés d’une société envers elle face aux prises de décisions.[15] L’incompréhension de la vision du monde est ressentie car Antoinette ne comprend pas les personnes comme sa mère, qui désirent vivre et être un symbole de beauté à tout prix : «Ma mère est riche par héritage et elle a quintuplé sa fortune en fondant une compagnie de cosmétiques vendus partout dans le monde appelée Face The Truth. […] des produits coûteux qui domptent […] le vieillissement. Surtout celui du visage. […] elle est devenue l’esclave de ses créateurs, de ses menteurs.» (p. 10-11.) Cette métaphore de produits qui domptent le vieillissement prouve le manque de volonté, perçu par Antoinette face aux personnes qui ne font que se détruire avec des produits. Ainsi, Antoinette n’est pas bien dans sa peau, comme l’est sa mère, mais elle ne la jalouse pas. Elle pense que de détruire son corps comme sa mère le fait reste insensé, mais elle veut détruire son corps quand même en se suicidant. 

De plus, Antoinette ressent un mal de vivre qui s’est transmis de génération en génération. Son grand-père s’est donné la mort et son oncle aussi. Elle est prise dans cette envie de se laisser aller dans ses émotions, sans se battre pour résoudre le problème, comme son grand-père. Il s’est donné la mort, suite à l’accident de voiture de sa femme, dans une Porsche qu’il lui avait offerte. Il n’a pas voulu vaincre sa peine, mais plutôt en terminer avec sa vie. L’oncle d’Antoinette s’est suicidé en se jetant avec son avion dans un volcan. Léon entraîne Antoinette dans ce mal de vivre qui le ronge. Le désir de disparaître d’Antoinette est le besoin de lâcher tout au lieu de faire face à ces obstacles. Pourtant, après avoir vu sa mère souffrante, Antoinette choisi la vie :
Aujourd’hui, je n’ai plus envie de mourir. Vouloir mourir est souvent inexplicable, mais vouloir vivre après avoir tant voulu mourir, ça s’explique : la mort a déjà eu lieu, elle a déjà été consommée, et le corps, satisfait d’être allé au bout de lui-même, de s’être aventuré à la frontière de la mort, renaît. Une affaire christique. D’être revenue d’entre les morts m’a transformée. Je suis une nouvelle personne, je suis une autre que moi. C’est, je crois, ce que je souhaitais. Au fond, c’était ça le but : me départir de ce que j’étais, me redécouvrir dans une autre forme. (p. 150-151.)
Les verbes «vivre» et «mourir» forment une antithèse. Ils renvoient à des réalités différentes, mais pourtant, ces deux réalités ont des traits en commun pour Antoinette. Ainsi, Antoinette a eu besoin de la mort pour réussir à comprendre ce qu’est la vie : «La vie vaut la peine d’être vécue, ne serait-ce que pour pouvoir jurer contre elle. […] Le suicide, c’est bon à rien. Tous les morts sont des bons à rien.» (p. 151.) Pour Antoinette, cette liberté de penser que lui donne la vie est une source de confort. Elle en arrive à détruire la conception de la liberté par rapport au suicide, soit la liberté d’agir selon ses propres convictions. Elle affirme que le suicide n’est pas une conviction, mais bien un manque de courage face à la vie. Elle est la preuve que son désir de mourir a pu être guéri, puisqu’elle est désormais résignée à vivre. 


The Virgin Suicides, Paramount Pictures (1999)
Dans The Virgin Suicides, les sœurs Lisbon recherchent la liberté pour s’échapper de leur réalité. Leur réalité est contrôlée et dévastée. C’est à travers leurs suicides que leur liberté est reflétée. Chacune choisi une façon personnelle de mourir. Cécilia commence par s’ouvrir les veines des poignets. Cela ne fonctionne pas, puisque sa mère la trouve dans la salle de bain juste à temps. Par la suite, le psychiatre qui analyse le comportement de Cécilia lui demande : «Qu’est-ce que tu fais ici, ma grande? Tu es encore trop jeune pour savoir combien la vie peut être difficile.»[16] Elle répond : «Si vous dites ça docteur, c’est que vous n’êtes pas une fille de treize ans.»[17] Elle essaye de raisonner le psychiatre en affirmant qu’être une adolescente de treize ans est la pire chose au monde. Cécilia absorbe les problèmes des autres puis se renferme sur elle-même, ce qui est une sorte de liberté individualiste puisqu’elle se sent indépendante des autres. Elle met fin à ses jours en s’empalant sur la clôture en face de chez elle, dans la solitude totale. 

La liberté de choisir est ressentie à travers les suicides des quatre sœurs, un an après que Cécilia soit partie. Bonnie se pend dans le sous-sol, vêtue de ses plus beaux vêtements des années 70 et souliers «vintage». Autour d’elle, des ballons sont accrochés au plafond comme elle, et tanguent dans le vide. Ces ballons sont les restes d’une petite fête, organisée il y a un an par les parents Lisbon. Bonnie s’est pendue pour illustrer son désir de jeunesse, pourtant éteint. Ce choix définit la liberté qu’elle n’a pu avoir. Elle s’est toujours résignée, mais n’a jamais vécu la vie qu’elle voulait. Ainsi, sa jeunesse ne fut qu’un passage. Mary s’asphyxie, la tête dans le four. Cette mort est en contraste avec les idées conservatrices, soit de la mère au foyer. La cuisine est un endroit maternel, dans les années 70. Les femmes restaient au foyer pour élever les enfants et s’occupaient de l’entretien ménager de la maison[18]. Ainsi, Mary se libère de cette doctrine, où la femme doit rester à la maison. Thérèse avale en très grande quantité les somnifères de sa mère. Cette attaque personnelle envers sa mère reflète la dualité entre elles. La dualité est établie par le fait que Thérèse est la plus âgée des Lisbon et qu’elle ne veut pas prendre la place de sa mère auprès de ses sœurs. Lux s’asphyxie dans le garage avec le gaz d’échappement de la voiture. Elle a toujours voulu s’évader de sa vie routinière et c’est ce qu’elle veut illustrer en se donnant la mort ainsi. Durant ces quelques minutes où les jeunes voisins sont dans la maison et découvrent les corps des sœurs, il y a une ellipse de temps. En effet, le spectateur passe d’une atmosphère dérangeante et sombre à un sentiment de liberté total, soit un moment où toutes les sœurs sont dans la voiture avec les voisins et s’enfuient vers l’inconnu, la liberté. Ainsi, cet affront entre le rêve et la réalité est poignant. La voiture était, pour les sœurs Lisbon, le seul moyen de s’évader de leur routine, mais voilà que Lux détruit cette illusion en se donnant la mort dans cette même voiture. Ainsi, toutes les sœurs Lisbon se donnent la mort pour échapper à leur réalité sombre et routinière et trouvent une liberté dans la mort. 


La liberté et le mal de vivre sont représentés différemment dans les deux œuvres. La liberté est la possibilité de faire ses propres choix, ce que fait Antoinette, avant d’être paraplégique, mais pas les sœurs Lisbon, qui sont prisonnières dès le départ. Le personnage de l’œuvre d’Arcan doit se libérer de son corps pour atteindre son idéal de perfection, la mort. Elle perçoit la mort comme une libération face à ses problèmes personnels, qui l’ont menés à vouloir mourir. Comme elle explique, la liberté des choix pour un suicidaire est importante. Il doit pouvoir choisir le comment, le pourquoi, le où et le quand, sinon il se sent tiré vers quelque chose qu’il ne contrôle plus :
Un autre caprice des suicidaires : mourir, oui, mais mourir en contrôlant les paramètres. Quand on délègue, on se crispe. On se sent tiré dans le dos. Exécuté et non plus assouvi. C’est comme laisser un passeport dans le coffre de la boîte à gants de sa voiture déverrouillée […] L’impondérable nous envahit, tarabuste, les pensées restent dans le coffre à gants […] à surveiller le système de surveillance. (p. 44.)
Ce caprice est justement ce que le suicidaire cherche en se donnant la mort. Il veut tout contrôler pour être encore libre de ses choix. Ainsi, Antoinette reste libre par ses choix, sans vraiment terminer comme elle le souhaitait, soit paraplégique, mais reste libérée de son mal de vivre qui la rongeait. Elle choisi finalement la vie contrairement aux sœurs Lisbon, qui pour leur part, n’ont pas le choix d’obéir aux ordres parentaux et de se donner la mort pour leur libération. Elles s’évadent de leur réalité seulement qu’en rêve. Leurs rêves sont le seul moyen qu’elles ont trouvé pour s’échapper de leur réalité. 

Scène du film The Virgin Suicides (1999)
Le mal de vivre chez Antoinette est un élément intergénérationnel, qui finit par ne plus être présent dans l’idéologie d’Antoinette, contrairement au mal de vivre des sœurs Lisbon qui est perpétué par le manque de vie sociale. Elles n’ont pas le droit d’avoir des relations avec les garçons et ne sortent jamais avec des amies pour le plaisir de faire une activité entre amies. Le symbole de leur manque de vie sociale est l’arbre sur le point d’être coupé en face de chez elles. Du plâtre est injecté dans le tronc et Cécilia dépose sa main sur l’écorce et laisse sa trace. Quand les sœurs sont finalement enfermées dans leur maison, des travailleurs viennent pour le couper. Elles sortent de la maison, pour aller entourer l’arbre. Elles réclament le droit à la vie de cet arbre, qui contient la dernière trace de leur sœur. Ainsi, l’arbre est le symbole de leur solitude, puisqu’il est le dernier arbre sur la rue, et il contient la seule source d’espoir à défendre pour elles. Finalement, il sera coupé quand même après leur effort de protection.[19] Elles cherchent à trouver une lueur d’espoir où il n’y en a plus. Ainsi, en enlevant cette lueur d’espoir, on enlève pour les filles le sens de la vie. Ainsi, la recherche de la liberté est différente dans les deux œuvres, puisque le personnage d’Antoinette peut faire ses propres choix dans la vie, tandis que les sœurs Lisbon ne peuvent rien décider de leur propre gré, sauf leur façon de mourir, geste de rébellion. 


Les préjugés d’une société

Les préjugés sont des idées préconçues, parfois péjoratives ou mélioratives, que les individus d’une société perçoivent envers des sujets différents, souvent basés sur des indices qu’on interprète. Tous les sujets sont possibles, comme l’homosexualité, le racisme et même le suicide. Dans l’œuvre de Nelly Arcan, c’est la compagnie qui est le principal attaqué par les préjugés, tandis que dans l’œuvre de Coppola, ce sont les suicides de sœurs qui sont jugés par les voisins et la religion. 


Dans Paradis, clef en main, la société accuse la compagnie de monsieur Paradis, parce qu’elle est qualifiée de meurtrière. C’est considéré comme immoral d’aider les gens à se suicider, ce qui détruit le caractère sacré de la vie, droit fondamental. Tout individu a le droit de vivre, ce qui vient en opposition avec les idéologies de Paradis, clef en main. Les individus la considèrent comme étant responsable des suicides, comme si elle était responsable des désirs des personnes qui veulent mourir. Pourtant, il reste que de s’assurer de la mort de quelqu’un est quelque chose qui est désapprouvé par la société. Au début du processus, quelques questions sont posées aux suicidaires pour déterminer le type de personne qu’ils sont, comme le mentionne l’oncle d’Antoinette, Léon. Il lui explique comment rejoindre la compagnie et lui explique les étapes à suivre et ce qu’ils recherchent chez un suicidaire : «Le suicide est un art, pour eux. Ils recherchent le raffinement chez leurs candidats, ils aiment la maturité dans la décision du geste. Ils vont chercher à te déstabiliser. […] Ils te mettront à l’épreuve. Si tu souhaites vraiment mourir, tu trouveras ton chemin dans leur labyrinthe jusqu’à la sortie. Tu mourras. » (p. 43.) Cette façon d’expliquer les étapes à suivre est idéalisée. Léon a toujours voulu mourir et a inculqué cette idée à Antoinette. Une subjectivité est insérée dans cette phrase, pour illustrer le point de vue de Léon. Pour la compagnie, le suicide est quelque chose qui ne se guérit pas, c’est «un art». Mourir doit être constitué d’une mise en scène et doit être spectaculaire. L’individu veut mourir et le fera, même sans l’aide de l’entreprise. Donc, monsieur Paradis croit qu’il ne fait que résoudre les problèmes des autres en leur donnant le moyen concret de mourir. De plus, la compagnie choisi sa clientèle selon des principes préétablis. Par exemple, ils refusent les femmes enceintes, justement pour ne pas envenimer la situation morale de leur entreprise. Pourtant, quand ils ont refusé une femme enceinte, elle s’est elle-même arrangée pour mourir, de façon violente. Toute cette situation a fait jaser dans les journaux. Ainsi, la compagnie Paradis, clef en main a été prise au cœur d’un débat moral dans les médias. 

La compagnie Paradis, clef en main reste une cible facile pour les médias, qui cherchent toujours une nouvelle histoire à raconter. Par exemple, quand Léon se suicide, en se jetant dans le volcan le Merapi, en Indonésie, la couverture médiatique se déchaîne en faux témoignages, comme le démontre Antoinette quand elle repense à ce qui s’est produit :
Le suicide de Léon est l’un de ceux dont on a parlé dans les médias. Quand l’histoire est sortie, il y a eu une onde de choc. La presse s’exaltait, elle avait entre les mains un reality show de la mort organisée. Spéculations et débats sur la légitimité de la compagnie. Experts expertisant, scandalisés dénonçant, politiciens se prononçant, faux témoins témoignant. Versions abracadabrantes et contradictoires, sans preuves tangibles, sans démonstrations officielles, à partir d’une histoire réellement abracadabrante. (p. 152.)
Plusieurs hyperboles, employant noms communs et participes présent, sont utilisées, comme «Experts expertisant», «Faux témoins témoignant», pour amplifier le raz de marée que le suicide de Léon a causé dans les médias. Les témoignages en lien avec cette entreprise sont des sources de contradiction, ainsi que les opinions des experts qui tentent de trouver une solution ou une explication au suicide de Léon. Dès qu’une personne s’inscrit, on lui demande la plus haute discrétion, pour ne pas ébruiter le fonctionnement de cette compagnie. Dès que l’histoire de Léon sort dans les médias, quelques-uns tentent de témoigner, mais ils n’ont jamais fait appel à Paradis, clef en main, donc ils ne connaissent ni le fonctionnement, ni le but de l’entreprise. Ainsi, les individus ne vont pas chercher à comprendre le principe de Paradis, clef en main, mais restent seulement avec la perception d’une compagnie immorale, ce qui contribue à forger des préjugés dans la société. 


Scène du film The Virgin Suicides (1999)
Dans l’œuvre de Coppola, le suicide est une source de débat, intégrant des préjugés moraux et religieux. La religion présente une position péjorative face à cet acte mortel qu’est le suicide. Auparavant, le christianisme et le catholicisme entretient une attitude intransigeante envers les suicidés et refusait la sépulture aux cadavres. Ce point de vue a changé avec la venue des sciences sociales et la psychologie. Les spécialistes ont trouvé que la raison du suicide peut être constituée d’enjeux personnels, psychologiques, sociaux. Les causes et les conséquences ont pu être mieux cernées et comprises par la société. Vu les études effectuées par la psychologie, on reconnaît maintenant que le suicide peut avoir une portée morale, lorsque la vie a perdue tout sens.[20] Après la mort de Cécilia, le Père Moody vient offrir ses sympathies à la famille. Pourtant, il ne considère pas la mort de Cécilia comme un suicide mais comme un accident, pour excuser les agissements des personnes qui entourent le suicidaire. Il voit les sœurs Lisbon, étendues sur le plancher dans la chambre de Cécilia, et ne leur demande aucunement ce qu’elles ressentent. Elles restent seules avec leurs sentiments. Le Père Moody ne veut pas reconnaître qu’elles ont autant besoin d’aide que leur mère. Puis, il se dirige plutôt vers Mme Lisbon, qui se morfond dans sa chambre. Elle ne dit rien et le prêtre explique : «Je veux que vous sachiez que je considère que ce qui est arrivé à Cécilia est un accident. »[21] La montée d’une musique dramatique durant cet instant vient accentuer l’atmosphère terrible reliée au suicide de Cécilia. La solitude de chacun des personnages est mise à l’avant-plan. 

De plus, la mentalité du voisinage est subjective face au suicide. Les voisins excusent le suicide de Cécilia en affirmant que ce n’est qu’un accident et que personne n’aurait pu changer quoi que ce soit. Plusieurs plans séquences montrent les voisins dans leur quotidien dans une banlieue du Michigan. Dans un plan, fixe, deux femmes dans la quarantaine sont assises dans leur salon et boivent leur thé en discutant de ce qui est arrivé à Cécilia. Les décors sont représentatifs des années 70, soit tapisserie à motifs floraux, divans assortis et vaisselle à motifs floraux aussi. À la télévision, on montre des entrevues effectuées avec des étudiants qui fréquentent la même école que les sœurs Lisbon, mais elles ne les connaissent pas.[22] Bref, tout pour idéaliser la vie américaine dans ce quartier, où tout le monde doit se connaître. Ainsi, la recherche du parfait, enseignement qu’ont reçu les femmes des années 50 par la religion, est mise en évidence dans cette scène. Donc, la mort de Cécilia vient remettre en question cette recherche du parfait, qui n’est pas toujours bonne.
À la fin du film, les jeunes voisins amoureux des sœurs Lisbon tentent de les oublier, ce qu’ils ont beaucoup de difficulté à faire. Mais, pour leurs parents, c’est une autre histoire. Plusieurs plans se succèdent où des adultes jouent au golf, au tennis, font des pique-niques entre amis, comme si rien n’était arrivé dans leur quartier. La recherche de l’idéal dans la société est aussi une façon  pour protéger les individus face à des situations de crises comme le suicide des sœurs Lisbon. Personne ne veut en entendre parler et ils ont tous la même opinion, basée sur le fait que le suicide est un élément de crise passagère. À la fin du film, les O’Connor organisent un bal de débutante pour leur fille Alice, sur le thème de l’asphyxie. Ce thème est utilisé, puisque dans cette rue il y a eu un débordement d’égouts, donc ce thème exploite cet événement et crée un lien avec le suicide des sœurs Lisbon. En effet, chaque invité porte un masque à gaz, décoré pour faire chic. De la fumée verte a été incorporée à la soirée, le «punch» est vert et la crème glacée est aussi verte, pour représentée la couleur du gaz. Cela collabore à une ambiance macabre, dans laquelle les jeunes voisins des Lisbon se retrouvent encore pris. Durant cette soirée, un homme qui a certainement trop bu dit «Adieu, monde cruel!» et se lance dans la piscine, comme pour simuler le suicide. Les gens autour de lui rient et l’aident à le sortir de la piscine, mais il dit : «Non, vous ne me comprenez pas, je suis un adolescent et j’ai des problèmes.» [23] Sofia Coppola met en lumière le manque d’humanité des voisins. Ils ridiculisent le suicide des Lisbon et rient de cette situation, sans chercher à en comprendre le pourquoi, puisqu’ils déterminent à l’avance que les jeunes adolescentes ne peuvent agir sans avoir la permission de leurs parents, ce que les sœurs Lisbon détruisent en décidant de mettre fin à leurs jours. 


Les préjugés de la société restent différents dans les deux œuvres. La société de Paradis, clef en main est basée sur les désagréments et problèmes moraux que causent l’entreprise de monsieur Paradis, tandis que les préjugés envers les sœurs Lisbon ridiculisent le suicide. Les individus qui forment la société sont influencés par des idées préconçues, engendrées par les médias, leurs voisins et autres sources d’informations. Ils ne cherchent pas à connaître la vérité, qui peut les déranger, mais seulement à critiquer ou même ridiculiser cette réalité. C’est pour cela qu’ils n’accordent aucune valeur morale à la compagnie Paradis, clef en main. Les préjugés qu’ont les voisins ne sont pas objectifs non plus envers la situation des sœurs Lisbon. Ils croient qu’elles n’avaient aucun problème, qu’elles étaient trop gâtées pour apprécier les joies de la vie et qu’elles ne s’impliquaient pas dans les intérêts de la société. Mais ils se trompent tous. Leurs suicides ne sont pas des accidents, mais bien un manque de désir de vivre qui les habitaient et que personne n’a su voir avant le moment fatal. Donc, les préjugés pour l’œuvre d’Arcan n’offrent pas une valeur morale à l’entreprise, tandis que dans l’œuvre de Coppola, les préjugés ne servent qu’à nier les agissements en les ridiculisant. 



En conclusion, le suicide au féminin est vu différemment dans les œuvres de Nelly Arcan, Paradis, clef en main et dans l’œuvre de Sofia Coppola, The Virgin Suicides. Les relations mères et filles sont différentes, mais restent une cause importante dans les suicides de leurs filles. Ensuite, la liberté est une échappatoire à la vie qui reste différente dans les œuvres, puisque engendrée par le mal de vivre, le choix des personnages principaux est soit la mort ou la vie. Ainsi, la fin de chacune des œuvres est différente, puisqu’Antoinette Beauchamp choisi la vie tandis que les sœurs Lisbon choisissent la mort. De plus, les préjugés de la société ridiculisent ou détruisent ce qu’est le suicide. Ainsi, le suicide remet en question la cohésion sociale, d’une vie bien rangée et paisible. Pourtant, ce n’est pas toujours dans le but de critiquer la société, mais bien une échappatoire à ses problèmes personnels, que l’individu n’est plus capable de supporter.
En littérature, on retrouve aussi un autre type de suicide auxquels les femmes font face, soit le suicide social. Comme dans Les liaisons dangereuses, Mme De Tourvel perd sa vertu avec le Vicomte de Valmont, ce qui représente un suicide social. «Perdre sa vertu conduit à mourir de honte aux yeux des autres, dans une société où tout l’individu est tourné vers l’extérieur des relations sociales, du code moral et des exigences du paraître.»[24] Ainsi, plusieurs causes peuvent être en relation dans le cas d’un suicide, physique ou psychologique. Chaque individu fait face différemment à la vie et ses problèmes personnels et reste seul avec ses décisions. Donc, la décision de se suicider est-elle un acte individualiste?




[1] C. Bouchet, «Le meurtre de soi : petite histoire du suicide féminin» dans Cycnos, p. 1-2.
[2] B.L. Mishara, Comprendre le suicide, p. 16-17.
[3] R. Magné, «En rose et en noir» dans Sud Ouest, p. 25.
[4] N. Arcan, Paradis, clef en main, 216 p.
[5] S. Coppola, The Virgin Suicides, 96 min.
[6] N. Provencher, «Innocences perdues» dans Le Soleil, p. G2.
[7] F. Loszach, Nelly Arcan, [en ligne], (site consulté le 6 février 2012).
[8] Y. Kraft, Annie Erneaux : La relation mère-fille et les traces du féminisme psychanalytique, p. 380-381.
[9] N. Arcan, Paradis, clef en main, p. 25. Chaque citation qui suivront venant de cet ouvrage seront identifiées entre parenthèses par la suite.
[10] D. A. Roozen, «La génération née après guerre et la religion, instituée. Un aperçu de 50 ans de changement religieux aux États-Unis.» dans Archives des sciences sociales des religions p. 32.
[11] Gilbert O’Sullivan, [en ligne], (site consulté le 11 mai 2012).
[12] G. O’Sullivan, «Alone Again (Naturally)» dans Alone Again Vinyl Single, 1972.
[13] S. Coppola, The Virgin Suicides, 1 h 21 min.
[14] Dictionnaire Le petit Larousse illustré 2008, «Liberté», p. 587.
[15] C. Bouchet, «Le meurtre de soi : petite histoire du suicide féminin» dans Cycnos, p. 8.
[16] S. Coppola, The Virgin Suicides, 1.59 min.
[17] S. Coppola, The Virgin Suicides, 2.15 min.
[18] F. Braun, «Matriarcat, maternité et pouvoir des femmes» dans Anthropologie et Sociétés, p. 50.
[19] S. Coppola, The Virgin Suicides, 1h12 min – 1h14 min.
[20] B. L. Mishara, Comprendre le suicide, p. 10.
[21] S. Coppola, The Virgin Suicides, 23; 09 min.
[22] S. Coppola, The Virgin Suicides, 29;31 min.
[23] S. Coppola, The Virgin Suicides, 1 h 31 min.
[24] C. Bouchet, «Le meurtre de soi : petite histoire du suicide féminin» dans Cycnos, p. 7.







MÉDIAGRAPHIE

ŒUVRES

Arcan, Nelly, Paradis, clef en main, Montréal, Éditions Coup de Tête, 2009, 216 p.
Coppola, Sofia, The Virgin Suicides, Los Angeles, Paramount Classics, 2000, 96 min.

SOURCES 1 : Recueil de critiques sur l’œuvre Paradis, clef en main de Nelly Arcan

Crépeau, Jean-François, «Nelly Arcan, Myriam Beaudoin, Maryse Latendresse», été 2010 dans Lettres Québécoises : la revue de l’actualité littéraire, [article en ligne] no 138, [http://id.erudit.org/iderudit/62363ac], p. 23 (article consulté sur Érudit le 30 janvier 2012).

Joseph, Sandrina, « Les clés du paradis», Spirale, no 233, juillet-août 2010, p. 59-60.
Lapointe, Martine-Emmanuelle, «Dans la fiction, absolument», Voix et images, vol. 36, no 1 (106), automne 2010, p. 133-136.
Laurin, Danielle, «La part manquante», 31 octobre 2009 dans Le Devoir, [article en ligne], p. f3 (article consulté sur Euréka le 30 janvier 2012).
Liger, Baptiste, « Au-delà des mots», 1 juillet 2010 dans Lire, [article en ligne]. no 387, p. 46 (article consulté sur Euréka le 30 janvier 2012).

Longchamps, Renaud, « Nelly Arcan : Noir sur noir», Nuit Blanche, no 117, Janvier-Février-Mars 2010, p. 64-66.

Malavoy-Racine, Tristan, « Le mot de la fin», 3 décembre 2009 dans Voir, [article en ligne], Montréal, [http://voir.ca/livres/2009/12/03/nelly-arcan-le-mot-de-la-fin-2/], (article consulté le 6 février 2012). 


SOURCES 2 : Recueil de critiques sur l’œuvre The Virgin Suicides de Sofia Coppola

Harmon, Jonathan, «The Virgin Suicides», 2001 dans Cadrage, [article en ligne], France, [http://www.cadrage.net/films/virginsuicides/thevirginsuicides.html], (article consulté le 7 février 2012).

Larue, Johanne, «Tel père, telle fille», 23 décembre 2000 dans Le Devoir, [rticle en ligne], p. 18 (article consulté sur Euréka le 7 février 2012).

Lussier, Marc-André, « The Virgin Suicides», 3 juin 2000 dans La Presse, [article en ligne], p. C5 (article consulté sur Euréka le 7 février 2012).

Magné, Régine, « En rose et en noir», 1 octobre 2000 dans Sud Ouest, [article en ligne], p. 25 (article consulté le 7 février 2012).

Provencher, Normand, « Innocences perdues», 17 juin 2000 dans Le Soleil, [article en ligne], p. G2 (article consulté sur Euréka le 7 février 2012).

Rauger, Jean-François, « Trop jeunes pour mourir?», 21 mai 1999 dans Le Monde, [article en ligne], p. 31 (article consulté sur Euréka le 30 janvier 2012).

Roy, André, « The Virgin Suicides», 2000 dans 24 images, [article en ligne], no 102, [http://id.erudit.org/iderudit/24111ac], p. 60 (article consulté sur Érudit le 29 janvier 2012).

Siclier, Jacques, « Virgin Suicides», 3 juillet 2006 dans Le Monde, [article en ligne], p. TEL19 (article consulté sur Euréka le 7 février 2012).

SOURCE 3 : Le suicide féminin dans la littérature
Bouchet, Claire, «Le meurtre de soi : petite histoire du suicide féminin», 8 novembre 2006 dans Cycnos, vol. 23, no 2, [article en ligne], Nice, [http://revel.unice.fr/cycnos/index.html?id=704.], (article consulté le 13 février 2012).

SOURCE 4 : Le suicide, selon une perspective théologique
Mishara, Brian L., Tousignant, Michel, Comprendre le suicide, Montréal, coll. Paramètres, Éditions Les Presses de l’Université de Montréal, 2004, p. 10-11, p. 16-17, p. 82-84.

SOURCE 5 : Texte de référence sur le contexte socio-historique
Roozen, David A., et al., «La génération née après guerre et la religion, instituée. Un aperçu de 50 ans de changement religieux aux États-Unis.», Archives des sciences sociales des religions, no 83, 1993, p. 25-48 (article consulté sur Persée le 20 février 2012).

SOURCE 6 : La relation mère-fille
Braun, Françoise, «Matriarcat, maternité et pouvoir», 1987 dans Anthropologies et sociétés, vol. 11, no 1, [article en ligne], [http://id.erudit.org/iderudit/006386ar], p. 45-55, (article consulté sur Érudit le 25 mai 2012).
Kraft, Yvonne, Annie Erneaux : La relation mère-fille et les traces du féminisme psychanalytique, p. 379-399, (article consulté le 22 mai 2012).

SOURCE 7 : Renseignement sur Gilbert O’Sullivan
Ingram Chris, Gilbert O’Sullivan, [en ligne], [http://www.gilbertosullivan.net/songs/list5.htm] (site consulté le 11 mai 2012).

SOURCE 8 : Renseignement sur Nelly Arcan
Loszach, Fabien, Nelly Arcan, [en ligne], [http://nellyarcan.com/pages/paradis-clef-en-main.php], (site consulté le 6 février 2012).